Société | | 25/02/2012
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Projet RER A : la discussion coince à propos de la place Pierre Sémard

Alors que les réunions se sont enchaînées cette semaine, entre des des représentants de la mairie de Nogent sur Marne,  du promoteur Eiffage immobilier, et des requérants contre les permis de construire déposés par Eiffage pour réaménager les abords de la station de la station de RER A, l’éditorial du maire, Jacques JP Martin, publié dans le dernier numéro du magazine municipal, a déclenché une nouvelles polémique. Explications.

Au départ de ce round de négociations, un malentendu subsiste. Le maire ne souhaite pas discuter de la place Pierre Sémard qui ne fait plus partie du périmètre du projet. Les requérants, eux, souhaitent au contraire inclure cette donnée du problème car la RATP qui est propriétaire des terrains de la place comme de ceux des abords du RER A, y a des projets immobiliers contre lesquels ils sont également opposés.

C’est dans cet esprit que la première discussion entre Eiffage et deux requérants s’est orientée, qui prévoyait comme option possible de supprimer la résidence services prévue à côté de la pharmacie du Baltard pour y accueillir les logements prévus place Pierre Sémard, afin de libérer cette place de tout projet et d’y construire simplement un équipement public et quelques commerces. Cette semaine encore, les discussions ont abouti à plusieurs hypothèses, qu’Eiffage doit désormais chiffrer et évaluer, incluant la problématique de la place Pierre Sémard ainsi que l’intégration de logements sociaux dans le projet, sans qu’il soit toutefois question de logements RATP.

Ce malentendu de départ est revenu sur le devant de la scène aujourd’hui avec l’éditorial du maire dans le numéro de mars-avril du magazine de Nogent, qui indique que la ville a déjà lancé, avec la RATP, un concours d’architectes concernant la place Pierre Sémard, en prenant en compte la préservation de l’ancienne gare, une volumétrie de R+3-moyen (logements intermédiaires locatifs ou en accession), la création d’un parking en sous-sol et le traitement en espace paysager des deux-tiers de la place. Le maire précise que les propositions des architectes sélectionnés seront communiquées aux habitants et riverains en comité de pilotage, et que la même procédure que celle du projet d’Eiffage sera appliquée avec notamment une déclaration de projet et une enquête publique.

Une déclaration qui a plus qu’agacé Michel Gilles, conseiller municipal d’opposition figurant parmi les requérants qui se sont réunis trois fois plusieurs heures cette semaine. “Le maire nous a une fois de plus roulés dans la farine et essaie d’inverser la charge de la peine en considérant que c’est nous qui refusons de négocier! La protection de la place Pierre Sémard a été levée par le Conseil municipal et ce site, également propriété de la RATP, est directement concerné par le projet. En outre, le maire ment par omission dans son éditorial, en faisant croire que le projet va rapporter 7 millions d’euros à la ville alors que cela va lui en coûter 5 millions d’euros, au vu des nombreux travaux de voirie et autre construction de parking qui seront finalement à sa charge. S’il maintient une telle position, il sera impossible pour nous de poursuivre la discussion et cela ne sera pas de notre fait!”, explique-t-il.

Les permis de construire contre lesquels des recours ont été déposés ne concernent pas la place Pierre Sémard et il était clair dès le départ que les discussions de cette semaine ne devaient concerner que le projet immobilier dont les permis de construire ont fait l’objet de recours. Je n’ai donc aucun compte à rendre concernant mes discussions avec la RATP. J’ajoute que j’ai demandé que ces projets tiennent compte des remarques formulées par les riverains lors de l’enquête publique, répond le maire. A propos de l’équation financière, il est absolument faux de dire que cela coûte 5 millions d’euros à la ville. Simplement, les quelques 7 millions de taxes d’urbanisme (PLD et TLE) ne peuvent pas, par principe, être affectés en recettes à des projets particuliers. Cette  somme sera affectée en dépenses lors du vote du budget. Mais nous n’utiliserons pas forcément les 7 millions d’euros sur le site même du projet, une partie peut tout à faire être utilisée pour contribuer à la réhabilitation du pavillon Baltard ou à l’installation d’une médiathèque sur la place du marché. Concernant les travaux pris en charge par la ville, ce n’est effectivement pas au promoteur de nous construire une rue et une place.

La perspective d’un projet d’accord qui serait communiqué lors du Conseil municipal du 5 mars semble désormais fortement compromise. D’autant que les négociations de cette semaine, si elles ont permis d’avancer quelques pistes pour intégrer du logement social, n’ont en revanche pas encore abouti à une baisse des hauteurs de construction des immeubles du côté du RER A et de la descente Baltard. Il n’est donc pas certains que les requérants seront prêts à suivre.

 

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