Société | Val-de-Marne | 17/06/2011
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Projet immobilier à côté de Marie Curie : Criirad et sous-préfet suggèrent de nouvelles mesures de radioactivité

Le terrain qui doit accueillir une résidence pour jeunes travailleurs (voir billets sur ce projet),  à côté du site Marie Curie actuellement en cours de décontamination radioactive (voir billets sur ce sujet), doit-il ou non faire l’objet de nouvelles mesures pour s’assurer de sa non contamination, avant de commencer les travaux de construction ? La question oppose aujourd’hui le maire de Nogent sur Marne, Jacques JP Martin à l’Association des riverains du site Marie Curie et au conseiller municipal d’opposition Marc Arazi. 

 

La position du Maire

S’appuyant sur des mesures effectuées en 1996 (document ci-contre) par l’IPSN (Institut de protection et de sûreté nucléaire) pour les anciens propriétaires de la maison jouxtant le site contaminé (le N°27 rue Hoche), le maire considère qu’il n’y a pas lieu de procéder à de nouvelles mesures car les taux constatés en 1996 étaient largement inférieurs aux normes limites légales et que ces derniers n’ont pas pu augmenter en quinze ans, qu’en outre, ce n’est pas parce que le site est voisin que le radon saute d’une propriété à l’autre.
Position de Marc Arazi

De son côté, Marc Arazi réclame de nouvelles mesures avant de commencer à construire la résidence, se basant sur la proximité immédiate avec le site contaminé. N’ayant pas eu gain de cause en Conseil municipal, l’élu d’opposition a indiqué qu’il allait solliciter auprès du préfet  une demande de déféré préfectoral pour suspendre la décision, faute d’avoir pu disposer de tous les éléments d’information lors du vote.

Position de la Criirad

Interrogé sur cette controverse, Bruno Chareyron, responsable du Laboratoire Criirad (association de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité), suggère de procéder à de nouvelles mesures :  “Si le terrain sur lequel est situé le projet immobilier est directement contigu au site pollué, il est légitime de procéder à de nouvelles mesures car depuis 1996, il peut y avoir eu des évolutions de terrain. Une cartographie du taux de radiation au contact du sol ainsi qu’une mesure  du taux d’émanation du radon par le sol sur l’ensemble du terrain, et pas uniquement à l’emplacement de la maison, permettraient de vérifier complètement si les taux sont dans la norme ou pas. Le coût de ces mesures est marginal par rapport à l’investissement d’un projet immobilier.

Position du sous-préfet en CLIS

Lors de la dernière réunion de la CLIS (Commission locale d’information et de surveillance) du 6 mai 2011, réunion chargée de faire le point sur l’état d’avancement de la décontamination du site Marie Curie, le sous-préfet Olivier Ducray avait de son côté engagé la SAIEM (société d’économie mixte de la ville actuellement propriétaire du site et en charge du projet de réalisation de la résidence pour jeunes actifs) à réaliser “le point zéro radiologique qui s’impose au titre du principe de précaution, et ce, même si le site ne semble pas impacté par les activités de l’ancienne usine Marie Curie“. Forte de cette recommandation officielle, l’association des riverains du site Marie Curie a adressé un courrier au préfet cette semaine pour lui demander d’agir auprès de la mairie afin qu’elle procède aux mesures évoquées en CLIS et de s’assurer que les travaux de construction ne démarrent pas avant. (voir le courrier)

Quelques précisions sur l’emplacement du site

Dans la rue Hoche, l’ex école Marie Curie se situait entre les n°19 et 23. L’école qui accueillait au début d’une 20ème siècle une usine de radium destinée aux travaux de Marie Curie a été fermée en 1995 pour raison de radioactivité. Le terrain de la maison la plus proche, situé au N°25 rue Hoche et qui accueillait l’association de l’Entraide nogentaise avant son déménagement rue Odile Lorent, a aussi été considéré comme contaminé  par le rapport de la Criirad de 1997. Le projet de résidence pour jeunes travailleurs doit, lui,  être construit sur l’emprise des numéros 27 à 33 rue Hoche, principalement à l’emplacement des friches de la société Yab qui a revendu les terrain.

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