Société | Val-de-Marne | 22/05/2011
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Nuit des écoles dans le Val de Marne : reportage à Fontenay sous Bois

Les suppressions de postes prévues à la rentrée scolaire 2011 dans l’Education nationale continuent de susciter actions et manifestations locales. Vendredi 20 mai au soir, la Fédération de parents FCPE avait ainsi lancé une nuit des écoles partout en France. Le principe : une veillée à l’école de son quartier pour manifester son désaccord.

Dans le Val de Marne, une vingtaine d’écoles ont participé dans treize villes. A Fontenay sous Bois, tout le monde s’était regroupé au sein de l’école Edouard Vaillant et une centaine d’adultes ainsi que leurs enfants ont investi les pelouses du groupe scolaire durant toute la soirée, les parents discutant autour du buffet et les enfants jouant dans l’herbe. «A Fontenay, un poste d’enseignant entièrement dédié au réseau d’aide pour les enfants en grande difficulté (RASED) a été supprimé et quatre classes doivent être fermées à la rentrée scolaire, ce qui augmentera le nombre d’élèves par classe aux dépens du suivi de chacun. Cela est particulièrement problématique en ZEP (Zone d’éducation prioritaire)», explique Clémentine Fardoux, présidente de la FCPE du groupe Paul Langevin. «Nous ne pourrons plus accueillir d’enfants entre deux ans et trois ans», indique aussi Martine Antoine, maire-adjointe à l’enfance et l’éducation.

Les parents ne sont pas les seuls à s’être déplacés. Plusieurs élus de la ville sont venus apporter leur soutien, ainsi que des enseignants. «Les suppressions de poste dans les écoles et collèges sont très impopulaires auprès des parents, bien au-delà des clivages politiques. Au Conseil d’administration du collège Jean Macé, où trois postes de contrats d’accompagnement à l’emploi (CAE) n’ont pas été reconduits alors que leur action dans l’établissement était reconnue de tous, l’ensemble des représentants de parents ont voté la motion refusant ces suppression», explique Loïc Damiani-Aboulkheir, également conseiller municipal. «De même, les gens signent très volontiers les pétitions dès que nous leur expliquons ce qui se passe concrètement dans leurs écoles, témoigne Clémentine Fardoux. Il y a deux semaines, à l’occasion de la fête Nature en ville, nous avons récolté 800 signatures en une seule journée ! »

Ces fêtes bon-enfant influeront-elles sur les mesures de carte scolaire ? Personne n’y met sa main à couper mais le mot d’ordre est ici :  «De toutes façons, si l’on ne fait rien, il ne se passera rien.» Pour les parents présents, il s’agit aussi de mobiliser pour les actions suivantes. Dans l’assistance, les idées fusent. «On pourrait lancer une opération de voitures escargot avec des banderoles», propose un parent. «Nous devrions aussi demander une nouvelle audience à notre inspectrice de circonscription», relance une militante. «Plus on ira crier sous les fenêtres de l’Inspection académique et du Ministère, plus on obtiendra gain de cause», insiste une autre. «En 1995, nous avons obtenu la réouverture de deux classes après avoir milité et passé plusieurs nuits dans l’école. Il ne faut pas baisser les bras», se souvient une mère d’élève avec enthousiasme. «Nous devrions chiffrer la mobilisation afin d’opposer une logique comptable à une autre», conclut une participante tandis qu’un parent rappelle la victoire provisoire concernant le maintien du service de chirurgie cardiaque à l’Hôpital Henri Mondor de Créteil.

Le 27 mai prochain, deux autres veillées sont déjà prévues à Orly ainsi qu’au Perreux dont le maire n’a pas souhaité ouvrir l’école le 20 mai en raison du caractère non neutre de la manifestation organisée par la seule association FCPE et pas les autres fédérations de parents d’élèves. Il est en effet à noter que toutes les municipalités dans lesquelles ont lieu des nuits ou occupation d’école sont situées à gauche de l’échiquier politique. «Le soutien des municipalités aux actions des parents et enseignants les encourage mais la vitalité des manifestations tient aussi de la culture de lutte qui caractérise certaines villes du département», analyse Gilles Saint Gal, conseiller général et municipal, également au rendez-vous vendredi dernier.

A Fontenay, un prochain rendez-vous a été  fixé au vendredi 27 mai à la Maison du Citoyen et de la Vie Associative (16 rue du Révérend Père Aubry 94120 Fontenay sous Bois). Un débat y sera organisé à propos du Livret personnel de compétence (LPC), de 19h à 22h.

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