Logements | | 06/04/2023
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Alfortville : 350 appartements sans chauffage et des habitants qui se sentent abandonnés

Alfortville : 350 appartements sans chauffage et des habitants qui se sentent abandonnés

36 heures par-ci, 48 heures par là, les coupures de chauffage s’enchaînent depuis deux semaines dans l’imposante barre Dolet-Jardins du quartier de Chantereine à Alfortville, parmi les rares à avoir été épargnée par la démolition dans ce quartier en plein renouvellement urbain. Fin mars, la résidence s’est carrément retrouvée sans eau courante.

Dans la nuit du jeudi au vendredi 24 mars, c’est une inondation dans une sous-station de la chaufferie de géothermie qui alimente la cité et ses alentours qui a causé des désagréments en cascade. “Malgré l’intervention des pompiers et le pompage, les équipements électroniques n’ont pas résisté à la douzaine d’heures passées sous l’eau. Dans l’attente de la résolution du problème puis du séchage, nous avons coupé l’arrivée d’eau”, relate Frédéric Sarkissian, directeur clientèle et patrimoine chez Logial-Coop. Pour compenser, le bailleur social a fait livrer des packs d’eau aux locataire des 350 appartements de la barre par Véolia et la Croix-Rouge.” L’eau courante, elle, n’a été rétablie que le lundi suivant. Quant au chauffage, il devait aussi repartir mais dans de nombreux appartements, les radiateurs sont restés désespérément tièdes voire froids.

“Sur ce bâtiment de 22 étages, les radiateurs sont installés en parachute il faut donc les vidanger complètement. Une intervention de notre prestataire Dalkia a démarré ce mercredi. Malheureusement, en faisant la vidange, une vingtaine de radiateurs ont été percés, occasionnant des fuites chez des particuliers. Il a fallu de nouveau vider, reprend Frédéric Sarkissian. Le prestataire doit réparer ou remplacer les radiateurs et les remettre en eau avec un retour du chauffage ce vendredi“, promet-il.

On a l’impression d’être abandonné !

Morgane, qui a vécu la plupart de sa vie dans cette barre, en a ras-le-bol. “On a l’impression d’être abandonné ! Les gardiens d’immeuble ont été assaillis par des locataires à cran, témoigne la locataire. Les packs d’eau étaient distribués sans prêter attention au nombre d’habitants par appartement et il n’y a pas eu de porte-à-porte pour s’assurer que nous ne manquions de rien. Par le passé, quand nous connaissions de tels problèmes, on nous ouvrait un gymnase”, se souvient l’habitante.

Sans compter l’impossibilité d’utiliser les toilettes, faute d’eau courante ! “Avant que les toilettes mobiles n’arrivent, il a fallu faire se débrouiller autrement“, détaille l’habitante.

Dans cette résidence qui voit les barres des Alouettes disparaître les unes après les autres, dans le cadre du renouvellement urbain du quartier, l’impression d’abandon grandit. “Tout est tombé autour de nous, mais nous, nous restons debout. Le bâtiment se dégrade. Les ascenseurs tombent en panne régulièrement. Les logements sont mal isolés, des courants d’air les traversent. Tout cela n’est pas rassurant“, énumère Morgane.

Le bailleur, lui, rappelle l’installation de la vidéosurveillance dans les halls, les travaux de peinture et le changement des codes d’accès. “Tout cela a un coût. Nous ne laissons pas le site à l’abandon. La commission de sécurité s’est réunie l’an dernier et a donné son aval sans réserve pour que l’on continue d’exploiter”, insiste son porte-parole.

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