Politique locale | | 04/11/2009
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Les derniers bouchers en ville

Les derniers bouchers en ville

Sébastien Lavergne et Christian Delnieppe de la Boucherie du marché Frédéric Lopez de la Boucherie du Baltard« Treize ! Nous étions treize bouchers à Nogent sur Marne lorsque je me suis installé, il y a trente-trois ans, se souvient Christian Delnieppe (à droite sur la photo de gauche), qui a cédé sa Boucherie du marché au jeune Sébastien Vergne (à gauche sur la photo) en début d’année. Il y avait deux boucheries chevalines, deux volaillers, deux tripiers… »

Aujourd’hui, il en reste deux. La profession a subi plusieurs coups durs, du veau aux hormones à la vache folle. Et l’évolution de la société, surtout, a transformé les modes de consommation au profit du snacking et des plats préparés. Difficile aussi de trouver des vocations.  Le métier de boucher n’est pas très valorisé, et ce depuis longtemps. «Quand ma fille était jeune, elle ne disait pas que ses parents étaient bouchers mais commerçants », s’en amuse aujourd’hui Christian Delnieppe. «La charge de travail, plus de 60 heures par semaine, avec des levers au petit matin même le dimanche, ne correspond pas non plus aux attentes des jeunes d’aujourd’hui», ajoute Sébastien Vergne. «C’est vrai que les journées sont très chargées mais le salaire va avec. Un boucher professionnel est loin du Smic, indique Frédéric Lopez (photo de droite), qui a repris la Boucherie du Baltard après y avoir travaillé cinq ans comme chef boucher. J’ai du mal à embaucher des jeunes mais je trouve des personnes plus âgées, à qui il manque parfois quelques points pour la retraite. L’avantage est qu’ils connaissent leur métier ! »

Les deux derniers bouchers de Nogent sont en tout cas bien décidés à y rester longtemps. A la Boucherie du marché, le repreneur travaille en binôme avec l’ancien patron et les blagues fusent sans relâche entre les deux compères. A la Boucherie du Baltard, le nouveau propriétaire a revu la vitrine et ses éclairages, et renforcé son offre traiteur. Leur clientèle : beaucoup d’habitués dont pas mal de retraités en semaine, qui viennent quasi quotidiennement au gré de leur envie du jour.

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