Société | | 30/01/2014
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François Cavanna, le Rital préféré des Nogentais, est décédé

Dessinateur de presse puis journaliste (fondateur de Hara-Kiri en 1968 , devenu Charlie Hebdo en 1969) et romancier, François Cavanna est décédé mercredi 29 janvier au soir à l’âge de 90 ans à l’hôpital Henri Mondor de Créteil.  Né en février 1923 d’un père italien issu d’Emilie Romagne et une mère nivernaise, François Cavanna a passé toute son enfance à Nogent-sur-Marne,

habitant à côté de l’actuelle librairie Agora, dans un quartier à l’époque fréquenté par une importante communauté italienne venue d’Emilie Romagne et plus particulièrement de  la commune de Bettola, jumelée avec Nogent-sur-Marne depuis vingt ans. Avant d’entamer sa carrière d’écrivain, il avait été employé de Poste et envoyé en Allemagne au STO (service de travail obligatoire) pendant la seconde guerre mondiale.

Enfant, c’est à la bibliothèque municipale de Nogent que François Cavanna a découvert les livres et les a dévorés, lui rendant hommage quelques années plus tard dans son livre autobiographique Les Ritals, dans lequel il racontait son enfance d’émigré italien à Nogent, son père sur les chantiers, sa mère rêvant pour lui d’une bonne éducation, les quatre cent coups avec ses copains et le Nogent du début vingtième. En 2009, c’est la bibliothèque qui lui avait rendu hommage à son tour en se rebaptisant à son nom et en lui consacrant une importante rétrospective avec le musée et les archives, associée à un numéro spécial de Charlie Hebdo (Cavanna raconte Cavanna). L’artiste s’était à cette occasion rendu à une lecture publique de ses textes.

Atteint de la maladie de Parkinson, il avait publié un livre de souvenirs, Lune de miel, début 2011.

A Nogent, François Cavanna a également donné son nom à l’EREA (Etablissement régional d’enseignement adapté).

Hommages

Au-delà des positions « de justicier » avant l’heure, il restera pour moi le grand défenseur des valeurs républicaines et de la langue française.(…) Nogent gardera dans son cœur ce petit Italien devenu notre fierté par son parcours atypique mais ô combien riche et humaniste. François Cavanna, un grand Monsieur qui a servi d’exemple aux Nogentais, et aux Français, issus de l’immigration. A Nogent, nous sommes tristes, il nous manque déjà !“, a réagi le maire de la ville Jacques J-P Martin, dans un communiqué. Le Parti socialiste de Nogent a également réagi par la voix de son chef de file Nicolas Leblanc : “Les Nogentais que nous sommes  ont l’impression d’avoir perdu un ami. Ses mots, ses coups de gueule , ses excès, son humour, tout ce qui faisait qu’il ne laissait pas indifférent vont nous manquer. Avec ses copains de Charlie hebdo et de Hara Kiri, il a apporté par l’humour, parfois, souvent, outrancier, des espaces de transgression qui ont nourri la démocratie.”  Le président du Conseil général du Val de Marne, Christian Favier, a salué l’artiste. “Son humour, ses coups de gueule et son humanité vont beaucoup nous manquer. C’est pour sa ville de Nogent-sur-Marne et pour le Val-de-Marne une très grande perte. Restent une longue vie bien remplie, une œuvre marquante et le souvenir d’une moustache d’où sont sortis tant de beaux mots.” Depuis l’annonce de son décès, les hommages se multiplient, jusqu’au président de la République, François Hollande : “Avec François Cavanna disparaît un écrivain qui a fait de la liberté son inspiration et de l’engagement son style. (…) Son nom restera aussi indissolublement lié au lancement d’Hara Kiri, qui par son impertinence et ses provocations a secoué la société française.”

La ville de Nogent organisera un hommage culturel à l’artiste à une date qui sera définie ultérieurement a indiqué le maire.

 

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